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Blog d'auteur

Bienvenue. Après trois romans policiers, venez lire mon petit roman fantastique gratuit, L’Étrange monsieur Sergent...

Remontage de pendule (3ème et dernière partie)

Voici les aventures de Jules Sergent, embarqué de force dans une machine à remonter le temps. Parvidenra-t-il à s'en sortir? A quelle époque va-t-il atterrir?

 

Je voyais au-dehors les rayons du soleil. La capsule avait définitivement arrêté sa course… D’une manière inquiétante d’ailleurs, aucune lumière n’éclairait le tableau de bord… L’urgence était de sortir de cet engin… Mon premier réflexe fut de me déharnacher, puis d’activer l’ouverture de la porte. A mon grand soulagement, celle-ci marchait et je pus m’extraire péniblement de cette machine. J’étais en plein champ, en pleine terre, genoux pliés… Et c’est en me relevant que je le vis juste en face de moi. Un paysan en guenille, interloqué, qui ne savait quoi faire… Il tenait ce qui ressemblait à une bêche entre ses mains. A ce moment-là, je dois reconnaître, j’étais moi-même bien ennuyé… Quel discours allais-je lui tenir ? J’avais l’impression que la peur lui avait paralysé tous les muscles…  Où étais-je tombé ? Je pris la décision de lui parler :

-          Bonjour, monsieur. Ne vous inquiétez surtout pas, j’essayai un nouveau véhicule et j’ai atterri malencontreusement dans votre champ…

Le paysan se raidit sur ses pattes, il détala avant que je n’aie pu dire quoi que ce soit d’autre. Il hurlait à qui voulait bien l’entendre.

-          Un sorcier, un sorcier !!!

Il ne fallait pas que je reste davantage ici. Et la capsule, que pouvais-je faire ? J’étais contraint de la laisser sur place en espérant que les paysans ne commencent pas par la brûler… Je décidais de me diriger dans la direction opposée à celle du paysan. Quelques minutes plus tard, je me retrouvai dans une forêt.

J’étais désemparé, je ne savais pas où aller… En plus, j’avais l’impression de tourner en rond. Tout à coup, je vis un garçon perché sur un arbre… Lui aussi fut surpris, mais immédiatement il siffla à travers la forêt…  Aussitôt des voix s’élevèrent du champ : « A mort, à mort le sorcier !!! » 

Je n’y croyais pas… J’aperçus une horde de paysans se diriger droit sur moi. Je courus aussi vite que je pus dans la direction opposée, mais je sentais que je perdais du terrain face à des gaillards aguerris, courts sur pattes, mais rapides.

Malgré tout, mon rythme s’accéléra, je pestais intérieurement contre Géo Trouvetout, le russe et toute leur clique… Cette rage me fouettait et je repris un peu d’avance. Mais alors que je prenais une petite avance, le sol s’affala soudainement sous mes pieds… Un piège… Mes poursuivants arrivèrent quelques secondes plus tard. Une assemblée m’entourait désormais. Ils étaient habillés de peaux de bêtes, certains portaient des casques…

-          Ah je savais que ces pièges à loups allaient nous servir, dit l’un d’eux.

-          C’est pas tout ça, mais qu’est-ce qu’on va en faire ?

-          On va le brûler pardi ! Qu’est-ce que tu veux qu’on va fasse d’autre ?

-          On pourra le mettre en broche et le découper, ça nous ferait de la viande pour l’hiver.

Inutile de dire que je n’en menais pas large… Mais où étais-je donc arrivé ? De la sueur coulait sur mon visage. Comment allais-je m’en sortir ?

-          En attendant de savoir ce qu’on en fait, sortez-le de là…

Je fus sorti et exposé au milieu du champ… Exposé comme un objet, pareil… Un animal de foire… J’avais de la boue partout sur le visage… J’étais épuisé, apeuré…

Puis, un homme paré d’une fourrure plus étincelante s’avança. Ce devait le chef, il se mit à mes côtés et s’adressa à une assemblée d’environ une centaine de villageois…

-         Mes chers villageois, voici un homme qui s’est introduit sur nos terres d’une manière bien étrange ! Il a déboulé dans notre champ sans qu’il y soit invité et, ce avec son étrange véhicule. Nous devrions le brûler ou le pendre sans nous poser la moindre question…

Je devais avoir un visage aussi pâle qu’un linge… J’attendais la sentence.... Le chef continua.

-       Mais, vous connaissez mon grand sens de la justice, aussi je vais laisser l’accusé s’expliquer… Alors, étranger, qu’as-tu à dire pour ta défense ?

-          Je… A vrai dire… Je suis venu du futur contre mon gré, on m’a obligé à entrer dans la machine à remonter le temps… La capsule qui est là…

Tous les villageois me regardaient circonspects… Une villageoise leva la main.

-          Et de quelle année viens-tu alors ?

-          2013 madame, 2013.

C’est alors que se produisit un événement complètement inattendu. Devant mes yeux éberlués, un rire fusa, puis un autre et encore un autre… La centaine de personnes qui était là se mit au diapason… Ce fut un véritable concours, à qui mieux mieux… Ils se mirent à pouffer, se bidonner, se tenir les côtes, se taper le cul par terre, enfin bref, ce fut pour eux un grand moment. Je crû même que l’un d’eux allait passer à trépas tellement il avait du mal à respirer. Le chef lui-même partit d’un rire sonore impressionnant déployant sa grande dentition. Au bout d’une bonne minute, il demanda le silence.

-          Mais nous sommes en 2013, bougre d’âne, tu es ici dans une reconstitution historique. Nous sommes amateurs des rites gaulois. Ah, tu as nous fait bien rire !

Je crois que jamais je n’eus aussi honte. Ils me détachèrent de mes liens avant de m’offrir une bonne cervoise. J’étais à peine à cinq kilomètres de mon point de départ. Le chef me ramena dans son break rempli d’instruments en tout genre.

-          Quand même, elle est bien bonne ton histoire de machine à remonter le temps !

 

                                                                                FIN

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